Homélie quatrième dimanche de Pâques 3 Mai 2009

Lecture des Actes des Apôtres. 4. 8 à 12 : » En dehors de lui, il n'y a pas de salut ».

Psaume 117 « Il est devenu la pierre d'angle. »

Lettre de saint Jean. 1 Jean 3. 1 à 12 : » Nous serons semblables à lui. »

Évangile selon saint Jean . 10. 11 à 18 : » J'ai le pouvoir de donner la vie. »


Quatrième dimanche de Pâques.

Nous sommes encore, enfin nous devrions être encore, plein de cette joie de la résurrection.

Le Christ qui était mort et de nouveau vivant. Il est là, parmi nous, signe d'amour et de vérité. Il nous appelle à être vivant nous aussi, avec lui.

Pierre nous rappelle qu'il est la la pierre d'angle qu'on rejeté les bâtisseurs.

Jésus se présente comme le bon pasteur, celui qui a vraiment soin de ses brebis...

Il nous enseignele chemin pour être, à notre tour, des bons pasteurs... Celui qui n'est pas un mercenaire, celui qui n'hésite pas à donner sa vie pour son troupeau, celui-là est un bon pasteur.

La semaine dernière, nous avons honoré un prêtre, l'abbé Ploton, on se souvient surtout qu'il a été arrêté par la guestapo et déporté.

Mais il était avant tout un vrai pasteur, dans son quotidien de prêtre. Il était à l'écoute des petits. Il était pour une église vivante, et agissante. Il a mis en place des choses qui nous semble presque désuète aujourd'hui, mais pour combien de temps encore?

Le théâtre, la JOC, les filles qui enfin prennent une place. Son engagement militant auprès des ouvriers et tout cela, critiqué par certains qui avait peur de cette Église « moderne » mais soutenue par son évêque...

Un homme engagé, comme il y en a eu bien d'autre, comme aujourd'hui encore il y en a, mais pour combien de temps encore?


Nous vivons aujourd'hui le dimanche des vocations, l'Église nous demande de prier pour que nous ayons des jeunes et des moins jeunes, qui se posent la question de la prêtrise, du diaconat, d'une vocation de religieux ou de religieuse, cela est bien, mais c'est tellement peu...


La question des vocations, de cet appel évangélique du Christ pour être au service de nos frères et sœurs humains, va bien au delà.

Un article de La Croix de mercredi y faisait allusion, appelant l'Église à s'ouvrir largement, à inventer, innover.

La raréfaction des prêtres, le petit nombre de diacre, n'est pas forcément le signe d'une Église moribonde, il nous faut relever la tête et voire au contraire tous les signes qui appellent à l'espérance.

Lorsque le Christ a choisi ses disciples, il n'a pas regardé parmi les savants, les prêtres ou les scribes.

Il a appelé des pêcheurs, des ouvriers, des gens qui n'avait pas peur de marcher sous le soleil, d'affronter l'adversité du quotidien. Il a appelé des gens comme nous tous, des gens ordinaires, pour rencontrer d'autre gens ordinaire.


Parler des vocations, sans parler de tous ceux qui sont engagés d'une manière ou d'une autre dans l'Église serait d'une profonde injustice : Les équipes baptêmes, les équipes funérailles, les catéchistes, les responsables d'aumôneries, les responsables de mouvement, ceux qui ont la charge du matériel, et encore tout ceux que j'oublie... Sans ceux là, pasteur de l'ombre, l'Église ne serait qu'une coquille vide. Nous pourrions bien doubler le nombre de prêtre, de diacre et de religieux, sans ceux là, l'Église ne pourrait plus vivre.

Il est fondamentale de rappeler à tout ceux qui servent leur frères et sœurs d'une manière ou d'une autre qu'ils sont bel et bien au service de l'Évangile.

Il y a de moins en moins de prêtre, peu de diacre, de moins en moins de religieux/religieuse, mais l'Église continue pourtant d'annoncer la bonne nouvelle.

Aujourd'hui il faut que nous nous posions les bonnes questions, il faut que nous prions pour les bonnes causes.

On ne met pas le vin nouveau dans les vieilles outres, on ne rapièce pas un vieux vêtements avec du tissu neuf...

L'Évangile demande de l'audace, du courage, vivre la Bonne nouvelle, c'est aller de l'avant, comme le christ et les apôtres sont allés de l'avant.

Le Christ l'a payé de sa vie, Pierre et Paul aussi et bien d'autre jusqu'à aujourd'hui. Seront nous moins enthousiaste qu'eux, sommes nous si frileux pour pleurer sur un passé révolu, pour nous accrocher si fermement à nos vieilles pierres.

Il est la pierre d'angle, celle qu'on rejeté les bâtisseurs. Il est notre seule église, notre seul refuge.

Comment allons nous annoncer la résurrection?

Dans les larmes et le repliement sur soi?

Ou bien allons nous marcher, innovant pour être les porteurs modernes et engagés du message de la bonne nouvelle, lumière des nations, annonce de vie?

Nous poursuivons tous, chacun à notre façon la mission du Christ, nous sommes tous responsables de nos frères.

Serions-nous des mercenaires ? Je ne le crois pas, mais nous avons peur de n'être pas à la hauteur. Nous craignons de nous perdre, et nous restons figés sur place, incapable de choisir un chemin, persuadé que nous sommes, que c'est nous qui portons ce fardeau...

Mais il n'y a qu'un vrai pasteur, c'est le Christ, lui seul peut nous sauver. Vous croyez vraiment qu'il ne saura pas nous accompagner et nous soutenir chaque fois que nous prendrons le chemin que nous penserons être le bon?

Lui qui a affronter les grands prêtres, nous laisserait seul pour interpeller notre propre Église pour lui demander humblement d'aller de l'avant? D'ouvrir grand ses bras à toutes les vocations?

L'Église est le fait des croyants, de tous les croyants, quelques soient leur vocations.

Alors oui, aujourd'hui prions pour que des vocations naissent, partout où le besoin s'en fait sentir, des laïcs engagés à qui l'on pourraient confier de nouvelles responsabilités jusqu'alors réservé aux clercs, des prêtres, des diacres, des religieuse et des religieux signes de l'amour de Dieu pour les hommes, signe du Christ serviteur et présent dans le monde.


Osons marcher sur les traces du Christ, osons avancer dans ses pas, sans craindre la nouveauté, sans craindre les critiques qui ne manquerons pas de venir des pasteurs mercenaires.

C'est l'amour du Christ qui nous porte, c'est lui qui nous transcende. Cet amour ne saurait se cantonner à des chemins déjà anciens. Ces vieux chemins qui nous ont amenés là où nous sommes, mais qui ne vont plus nul part.

Osons ces nouveaux sentiers, qu'ils nous faudra défricher, osons ces nouvelles routes encore mal balisées, osons ces ruelles sombres qui nous font peur. Nous y trouverons le Christ, qui patiemment nous y attends.